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Au sommet avec le 18-400 mm Tamron.

Photographe d’origine tchèque installé en Alsace depuis plus de trente ans, Frantisek Zvardon est un voyageur infatigable qui puise dans d’autres cultures et paysages, l’inspiration nécessaire pour sublimer sa région d’adoption. Tamron lui a proposé une escapade de plusieurs semaines dans les Alpes françaises, avec une petite contrainte : troquer tout son encombrant matériel photographique contre un seul objectif, le Tamron 18-400 mm f/3,5-6,3 Di II VC HLD.

Lorsqu’on regarde votre travail, on est étonné par la variété des thèmes abordés.

Je suis fasciné par la matière et la façon dont la lumière la modèle. Et par matière, j’entends aussi bien les visages que les paysages ! C’est pour cela que les 23 livres que j’ai publiés abordent des sujets aussi variés que les aurores boréales, les prises de vue aériennes, l’industrie, les portraits ou l’architecture. Évidemment, en tant que photographe professionnel, je dois m’adapter à l’air du temps et à la demande, mais j’ai la chance aujourd’hui de pouvoir traiter les sujets comme je l’entends. Ce qui m’importe dans le choix d’un nouveau thème photographique, c’est d’abord d’éprouver du plaisir dans sa réalisation. Comme je vis en Alsace depuis plus de 30 ans, je connais la région par cœur, et j’y ai consacré plusieurs ouvrages. Cela facilite le travail, mais d’un autre côté, il y a toujours un risque que la routine s’installe. C’est pour cela que je m’efforce de voyager, afin de m’imprégner d’autres cultures, d’autres paysages. Je retrouve ainsi une certaine fraîcheur qui me permet de redécouvrir ou de voir autrement des lieux qu’il me semblait parfaitement connaître. Par exemple, j’ai passé trois ans à photographier les Surmas d’Éthiopie et notamment les magnifiques peintures très imaginatives et variées qu’ils s’appliquent sur le corps. Lorsque le livre est sorti, je me suis rendu compte qu’en Alsace, les costumes traditionnels présentent eux aussi une immense variété de motifs, de formes ou de couleurs. Si je n’étais pas parti en Éthiopie, je ne me serais peut-être pas intéressé à cet aspect du patrimoine culturel local. Voyager est vraiment essentiel à mes yeux.

Cela tombe bien, Tamron vous a proposé de partir trois semaines dans les Alpes avec pour seul objectif, le nouveau méga zoom 18-400 mm. Quelle a été votre première impression au moment de la prise en main ?

J’ai d’abord été un peu surpris, car il s’agit d’un objectif pour reflex APS-C, or je n’ai pas l’habitude de travailler avec de si petits capteurs. Pour tout dire, je trouve le format 24X36 encore trop petit. Mais ce qui m’a le plus impressionné, c’est la compacité et la légèreté de cette optique. Quand on connaît sa plage focale, c’est vraiment étonnant. Une fois sur place, j’ai décidé de tester l’objectif en m’identifiant à deux profils d’utilisateurs. D’abord le photographe amateur qui veut immortaliser ses vacances, ensuite le passionné qui envisage d’exposer ou publier ses clichés.

C’est vrai qu’avec ses 12 cm de long pour 705 grammes, c’est un poids plume. Cela vous a semblé important ?

Totalement, car s’aventurer en montagne n’a rien d’anodin, surtout lorsqu’on est seul. Le paysage est souvent accidenté, ce qui rend la progression fatigante et parfois dangereuse. Et si l’on part pour une longue randonnée, il faut prévoir de quoi boire, manger, dormir, sans oublier tous les accessoires destinés à la sécurité. On est rapidement bien encombré. Alors s’il faut en plus transporter du matériel photo très lourd, cela peut vite devenir pénible. Avec le 18-400 mm, ce qui est formidable, c’est qu’il couvre une plage focale si large qu’il convient pour toutes les situations. Du coup, lors de mes balades, je partais bien plus loin que je n’aurais pu le faire si j’avais dû transporter mon matériel habituel.

D’autant que grâce à la stabilisation optique, l’usage du trépied devient moins essentiel.

Là aussi, j’ai été bluffé. Un trépied, c’est pratique, mais ça pèse lourd. En plus, on passe son temps à régler la hauteur ou la position, pour obtenir exactement le cliché souhaité. À la fin de la journée, on est épuisé. Grâce à la stabilisation, je suis complètement libre de mes mouvements. Et celle-ci s’avère très efficace ! En toute sincérité, je n’ai pas fait une seule photo floue avec cet objectif. Bien sûr, je ne baissais pas la vitesse au-dessous du raisonnable. J’ai, par exemple, réalisé des clichés de nuit au grand angle, au 1/15ème de seconde. Dans les plus forts grossissements, je pouvais baisser la vitesse à 1/30ème de seconde sans risquer le moindre flou de bougé.

Le 18-400 mm bénéficie d’une tropicalisation renforcée. Ça aussi, est-ce utile sur le terrain ?

Dans les Alpes, le climat peut rapidement changer. Et c’est intéressant, car une averse ou une courte pluie fine modifient souvent favorablement la lumière. Alors bien sûr, pour en tirer parti, il faut laisser l’appareil sorti. Dans ces conditions, on apprécie vraiment que l’optique soit protégée. Et il n’y a pas que la pluie dont il faut se méfier. Les grandes cascades alpines constituent de superbes sujets photographiques, mais s’en approcher n’est pas sans risque pour le matériel. Il est arrivé que l’objectif soit complètement trempé lors des prises de vue. Mais dans ces cas-là, je me contentais seulement de nettoyer la lentille frontale. C’est sûr que je n’aurais pas agi de la même manière avec un objectif non tropicalisé.

Au-delà de l’aspect pratique, est-ce que l’immense plage focale a étendu vos perspectives photographiques ?

Absolument. Dans un paysage très vaste, comme la région du Mont Blanc, s’approcher du sujet oblige souvent à parcourir de très longues distances. Ou à emporter plusieurs objectifs couvrant les différentes focales, ce qui, encore une fois, n’est ni pratique, ni toujours possible. En outre, en montagne, le paysage change très vite. Par exemple, un nuage majestueux à un moment donné deviendra complètement banal quelques secondes plus tard. Et ne parlons pas de la lumière ! Parfois, on n’a même pas le temps de changer d’objectif. Avec le 18-400 mm, je peux choisir la focale la plus adaptée à la situation et composer ma scène en un instant. Alors bien sûr, je n’obtiens peut-être pas tout à fait la même qualité d’images qu’avec mon matériel habituel. Mais en contrepartie, libéré des contraintes techniques, je crois que c’est la première fois que j’ai ressenti la sensation de ne plus être photographe, et de profiter pleinement du moment présent. Lors de cette expérience alpine avec le 18-400 mm de Tamron, j’étais davantage attentif à tout ce qui m’entourait parce que j’avais conscience qu’avec cet objectif, je pouvais tout photographier.

Il faut noter que la focale 400 mm en APS-C correspond en fait à 600 mm en équivalent 24X36. Concrètement, qu’est-ce qu’un tel grossissement vous a apporté ?

Ce qui m’a plu, c’est cette sensation de s’approprier des sujets inaccessibles. En regardant les photos que j’ai traitées en noir et blanc, on pourrait croire que les montagnes qui y figurent sont proches, or elles sont éloignées de 50 ou 100 kilomètres ! En plus, les images sont intrigantes, car elles donnent l’impression d’avoir été prises depuis le ciel, comme si je volais au niveau des nuages. Cela procure une vision abstraite, et finalement très intéressante.

À l’opposée, sa focale minimale de 18 mm (27 mm au format 24X36), convient tout à fait à la photo de paysage. Qu’en avez-vous pensé ?

J’ai été surpris par l’étendue de la zone de netteté. Dans cette photo d’ancienne bergerie, où les fleurs semblent avoir remplacé les hommes, la mise au point s’étend de quelques dizaines de centimètres jusqu’à l’infini. On a presque l’impression d’être là, de pouvoir poser la main sur ces vieilles pierres. Et encore une fois, si je l’avais voulu, j’aurais pu, sans me déplacer, zoomer pour ne cadrer que le Mont-Blanc qu’on distingue à l’arrière-plan. Ce qui m’a étonné aussi, c’est l’absence de vignettage. Même si c’est quelque chose qui se corrige facilement aujourd’hui avec un logiciel de retouche, c’est toujours agréable d’obtenir un fichier brut très propre.

Le 18-400 mm propose une mise au point minimale de seulement 45 cm. Comment avez-vous exploité cette caractéristique ?

J’avoue : un peu par hasard. En effet, je ne pratique pas la macrophotographie, mais au cours de mes balades, il m’est arrivé de m’asseoir dans l’herbe pour me reposer et j’ai commencé à observer le micro-paysage qui s’étendait tout autour de moi. Je me suis rendu compte qu’en zoomant au maximum, je pouvais photographier des insectes à main levée, tout en conservant une distance suffisante pour ne pas les effrayer. Grâce à cet objectif, j’ai découvert un monde minuscule auquel je ne prêtais par forcément attention jusqu’ici. Je me suis beaucoup amusé à photographier les papillons, sauterelles et autres insectes. D’autant qu’en gros plan, ils sont vraiment magnifiques.

Comme le montrent vos ouvrages, vous êtes un infatigable voyageur. Pourriez-vous nous en dire plus sur vos réalisations ?

Mon livre Silences d’Alsace, est sorti en 2017. Il s’agit d’une série de 100 panoramiques accompagnés de textes et imprimés en grand format. Le tirage est volontairement limité à 1000 exemplaires numérotés. Sur le même modèle, je travaille à présent sur un autre ouvrage dans lequel je vais présenter des panoramiques de paysages réalisés principalement autour du 66e parallèle, Islande, Norvège, Finlande, nord de la Russie, mais également un peu plus au sud, en Écosse et aux îles Féroé. Il me reste encore des paysages à visiter.

Découvrir Tamron 18-400 mm